Istanbul pendant la révolution du printemps arabe mai 2013
©veroniquecloitre
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Missions
Madagascar : 2005, 2006,2011 pour SEKOLY et Sourire-Aimer
Ethiopie : 2013 avec ILLALTA
Inde : 2011, 2012,2015 Alter Eco, Marche Jan Satyagraha, Fond du Coeur
Territoires Maasaï Kenya 2017 avec Maasaï Horizon
Associations et ONG
Association Sekoly - Parrainages Madagascar: scolarisation et accès aux soins d’enfants issus de milieux très défavorisés
Présidente fondatrice depuis 2006
Mères du Monde: accompagner les actions en faveur de l’épanouissement global de l’être; Reverser mes droits d’auteur pour l’ouvrage Femmes du Monde à des projets favorisant l’autonomisation des femmes dans le monde.
PRESIDENTE ET CO-FONDATRICE depuis 2015
ONG Illalta: lutte contre l’excision en Pays Afars (Ethiopie)
MEMBRE-Marraine jusqu'en 2018
Fond du Cœur: Fond de dotation qui soutient et finance des projets dans le cadre de son programme humanitaire mis en œuvre par des associations locales dans le sud de l’Inde à Pondichéry
PARTENAIRE-Marraine depuis 2015
MAASAI HORIZON soutient des familles Maasai par la mise en place de parrainages d’enfants pour leur scolarisation et la collecte de matériel scolaire.
L’association a également bâti un dispensaire, permis l’accès à l’eau potable, dispensé des cours d’alphabétisation et installé un four à bois économe pour un village de 80 personnes. Maasai Horizon mène en parallèle des campagnes de sensibilisation contre l’excision et apporte un suivi aux personnes atteintes du VIH.
Membre-Marraine depuis 2017
Mères du Monde: créée à la sortie du livre (droits d'auteur reversés)
MADAGASCAR
Cette photo prise sur le bidonville d’Antananarivo est un des moments le plus fort mais aussi le plus douloureux de ma vie. Agir pour le respect des droits de l’Homme est un devoir sacré.
Un premier séjour à Madagascar en 2005, bouleversant fut le départ de mon engagement humanitaire. Je ne pouvais accepter d'assister simplement à ce que des êtres humains meurent de faim, et que des enfants avant même d'être conçus, soient destinés à une vie de misère, au nom de " la fatalité ".
Des chiffres alarmants: 3 enfants sur 10 ne vont pas à l’école
Ces enfants travaillent, mendient et sont livrés à la rue.
Ma rencontre avec le père Pédro fut déterminante. Les petites gouttes d'eau font les grandes rivières m'a t-il dit avec son accent argentin. Je décidais dès mon retour en France d'être l'une de ces gouttes d'eau. Et grâce aux amis et personnes qui m'ont fait confiance SEKOLY est né. Notre mission: l'éducation des enfants. ( Avec naturellement, la prise en charge des soins médicaux et une aide alimentaire aux familles).
Sekoly c'est une équipe de bénévoles, des familles de parrains et marraines et des bienfaiteurs.
Sekoly, 10 ans déjà…
En 2017: accompagnement de 30 enfants et étudiants. 1 parrainage=140 euros l'année.
Notre bilan:
Des étudiants universitaires prêts à s’installer dans la vie avec un diplôme en poche, des lycéens ambitieux avec des projets en tête, des collégiens et élèves en bonne santé et épanouis. Ce sont plus de quarante enfants que Sekoly a accompagné, (pour certains pas assez loin, pas assez longtemps). Voilà ce qui nous motive pour poursuivre notre action contre l’illettrisme, et afin que chaque être humain puisse vivre dignement.
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REPORTAGES
Fondation Fonds du Coeur pour les enfants de Pondichéry en Inde
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Naissance de Fonds du Cœur…
Pour moi la vie est une Mission.
Mon objectif est de créer du lien entre les personnes et donner du sens à mon quotidien. Vivre pleinement l’instant présent. Vivre autant qu’il est possible, en conscience. Donner son énergie mais aussi se remplir de l’énergie de l’autre, se relier, grandir…
Après 20 ans d’engagement professionnel dans la gestion de projets humains autour du développement durable, je me consacre aujourd’hui pleinement à ma Mission, mise au service de l’humanitaire. Depuis janvier 2011, je suis impliquée auprès des populations locales dans le sud de l’Inde. Mon Amour pour cette culture m’a amené à créer Fonds du cœur.
L’inde est une terre sacrée et la femme est au cœur du développement du pays. La femme est dotée de l’énergie aimante de cette terre ; aussi doit-elle se projeter dans l’action pour transmettre cette même énergie et transformer le monde. Fonds du Cœur soutient, accompagne les femmes et leurs enfants. Nous croyons en elles et notre mission et de les aider à rester debout et les encourager dans leurs projets. En retour, elles nous donnent Force et Courage.
Nathalie Payraideau
Témoignage d’une marraine
Le sourire, la douceur et la lumière dans le visage de Vanmathi m’ont bouleversée. Lorsque je suis rentrée en France, je décide d’exposer le portrait de cette enfant avec ceux des Femmes du Monde, extraits de mon livre (du même nom) et j’inscrivais alors ce message pour accompagner sa photo :
‘’ Elle se nomme Vanmathi. Elle a 12 ans et ne va pas à l’école. Car Vanmathi est née en Inde et sa vie était écrite bien avant qu’elle ne fut conçue. Cette petite fille ne connaîtra pas la fierté de porter l’uniforme, l’apprentissage de la lecture, l’odeur des craies et le rire des enfants dans une cour de récréation. Vanmathi s’occupe de la maison, de son père couché au sol ivre mort, de son petit frère posé sur sa hanche et qu’elle surveille comme une mère. Car la mère part tôt le matin faire quelques tâches pour quelques roupies. Dans les yeux de cet homme je vois la violence et une immense détresse. Dans ceux de Vanmathi, l’innocence de l’enfance déjà sacrifiée’’.
Je ne pensais pas en écrivant ces mots que le mariage de cette enfant était déjà arrangé et programmé par ses parents, trop pauvres pour la nourrir. Et lorsque Nathalie sachant combien Vanmathi m’avait touchée me demande si je veux être sa marraine c’est avec tellement de joie que j’ai accepté…Nous ne savions ni l’une ni l’autre que ce parrainage allait sauver l’enfant.
Aujourd’hui j’expose son portrait avec ce texte : ‘’Vanmathi était promise à un homme plus âgé, choisi par sa famille car elle était une bouche de trop à nourrir. Grâce à Fonds du Cœur, Vanmathi va à l’école et est fière dans son uniforme d’écolière. Elle rit et chante dans l’insouciance des enfants de son âge.’’
Véronique
GIE FEMMES DU RIF au Maroc en partenariat avec PUR PROJET
VOIR Livre Femmes du Monde, Mères du Nouveau Monde.Véronique Cloitre 2014
Avec 4 portraits des femmes du Rif
Zohra Zoulati (Nefzi,Maroc) : Ses mains accueillent la vie. P. 192
Zohra Meleki (Nefzi, Maroc) : inégalable Zohra !. P.196
Fatima Lhaboussi (Harara, Maroc) : être femme handicapée au Maroc P.249
Aïcha et les femmes de Brichka (Maroc).P. 255
ONG ILLALTA ETHIOPIE
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Ma rencontre avec le peuple Afar en compagnie de Christiane et Georges Poyet fondateurs de l'ONG Illalta, fut à la hauteur des récits déjà parcourus. Peuple coupé du monde, ils survivent avec obstination sur des terres desséchées. Mais ces hommes étaient libres et dignes. Jusqu’à ces dernières années où une invasion dramatique les spolie de leurs droits et les empêche de perpétuer leurs traditions, celles d’éleveurs semi-nomades. Car les terres pour nourrir et accueillir leur bétail ne sont plus. Elles sont transformées en vastes cultures de cannes à sucre. L’eau qui manque si cruellement parfois, arrive de très loin dans des gros tubes d’acier, et comme pour se moquer, une pluie artificielle et continue danse sous la chaleur, rythmée par le bruit des moteurs des pompes. Les épineux qui abritaient les chameaux disparaissent. Les villages traditionnels avec les daboytas ressemblent à des campements fantômes. Résultats de la coopération et de la « grande solidarité » » entre le gouvernement d’Addis abbeba et celui de Séoul. Priorité de ces accords : moderniser les zones rurales, développer les ressources humaines…
Dans la vastitude de ces étendues à perte de vues, j’ai entendu le cri du peuple Afar, un cri d’indignation et de désespoir, celui de l’Homme acculé à l’esclavage des temps modernes. Et pour illustrer cette destruction massive, je fais mienne cette citation de Wade Davis :
« Un feu se répand sur la terre, qui emporte avec lui végétaux et animaux, les langues et les cultures, le savoir-faire ancien et la sagesse visionnaire. Etouffer ces flammes et réinventer la poésie de la diversité, voilà le défi le plus important de notre temps. »
Le goût est moins amer cependant lorsque nous rencontrons les femmes. Réunies au dispensaire, elles sont assises sur des nattes. Leurs regards fiers me captivent. Je n‘ai jamais connu de telles profondeurs. Elles prennent la parole, à tour de rôle pour nous parler de leurs difficultés, leurs situations, une même détresse : comment trouver l’argent pour nourrir sa famille, comment envoyer les enfants à l’école, pourquoi marcher si loin pour aller chercher l’eau, le VIH, le mariage forcé, la situation des veuves, l’excision et l’infibulation. Une femme se lève et dit ’’Moi je veux parler de toutes les violences faites aux femmes. Le mariage forcé en est une. Obliger une fille à se marier c’est l’envoyer à la mort. Nous ne pouvons faire le test du VIH. Beaucoup d’hommes en sont porteurs. Le soir des noces, ils nous inoculent la mort. Sans compter qu’en cas de remariage d’une veuve, les autres femmes ne l’acceptent pas et la délaissent. Moi je suis veuve et remariée à un cousin depuis 3 ans mais je n’ai vu mon mari qu’une fois. Par contre pour ma famille, j’ai retrouvé un statut.’’ Après chaque femme qui témoigne un silence pesant nous enveloppe. Que dire ? Que répondre ? Nous nous sentons si impuissants...
D’anciennes exciseuses sont là, des jeunes femmes qui refusent ce crime pour leur fille, une toute jeune fille non excisée qui apprend à lire…Et là dans cette détresse sans nom, l’espérance. Elles se lèvent timidement contre cette pratique car elles n’oublieront jamais le moment où le couteau leur a ôté une partie de vie, une partie d’elle-même, l’instant tragique où la fibule a refermé leur sexe. Ce sont les survivantes, à jamais meurtries. Et ce sont elles qui écrivent cette histoire, depuis des siècles, car oui, l’infibulation tout comme l’excision est une affaire de femmes, perpétrée par les femmes. Et ce sont précisément ces femmes exciseuses qui aujourd’hui enterrent les couteaux et se lèvent pour dite STOP. Certes elles sont peu nombreuses mais gageons que leur exemple sera contagieux.
Et pour ce faire nous devons les aider : financièrement bien sûr, car l’étranger ne doit pas s’immiscer autrement dans cette tradition. Ce sont elles qui doivent porter la voie des femmes afars et les aider à relever ce Féminin si éprouvé soi douloureux, ce Féminin mutilé. Illata soutient Houssena et quelques autres anciennes exciseuses. Puis les parrainages des fillettes leur permettent de rester entières. Alors même s’il s’agit de troc, cela fonctionne. Les parents s’engagent à ne pas couper et la fillette reçoit en échange de l’argent qui sert à la nourrir, la vêtir, la scolariser, la soigner… La vie d’une petite fille n’a pas de prix. Nous pouvons les aider… En soutenant Illata. Personnellement je parraine Hillali et surtout je salue l’implication de Christiane, Georges, Aicha et tous les bénévoles, parrains et marraines.
Je reprendrai la phrase suivie du témoignage d’Ali Moussa, éthiopien de l’ethnie Afar : ‘’Dieu nous a créés entier, nous devons le rester. Il faut dire Stop à ces pratiques qui ne sont justifiées ni par les textes, ni les religions, qui n’ont aucun sens excepté celui de commettre des crimes.’’ ‘’ Pour les Afars, il est impensable qu’une fille ne soit pas excisée et infibulée. A la naissance de ma première fille j’ai dû m’opposer à ma belle-mère qui exigeait que l’enfant soit excisée. Ma femme était sous contrôle de sa mère et se taisait. J’ai recherché dans le Coran et n’ai trouvé aucun
texte. Je suis contre cette pratique cruelle. C’est comme arracher un oeil à un être vivant. Puis j’ai eu une seconde fille. La famille a dit qu’elle exciserait mes enfants lorsque je serai absent. Je les ai menacés de porter plainte à la police car aujourd’hui l’acte est interdit par la loi. On dit de mes filles qu’elles sont impures, des infidèles et ne pourront jamais se marier. J’ai questionné des femmes sur ces pratiques. Certaines après l’ablation du clitoris, creusent la base avec un clou car elles pensent que cela peut repousser. Et elles pratiquent l’infibulation, afin que les mauvais esprits n’entrent pas dans le corps de la femme. J’ai vu des petites filles infibulées, le ventre énorme, mourir empoisonnée par leur urine qui ne peut s’évacuer. En mars, mois de l’excision, on voit des petits monticules de terre partout dans la campagne : ce sont les corps des fillettes. J’ai également interrogé les hommes Afars. Ils disent tous à propos des femmes Afar qu’elles sont insensibles au plaisir sexuel et ‘’ c’est comme coucher avec un mort’’. Cependant les pratiques se perpétuent. Dans un village deux filles n’ont pas été excisées, et elles ont donné naissance à des enfants en bonne santé et se portent bien. Les exciseuses qui ont déposé les couteaux les montrent en exemple mais leur lutte se fait dans l’ombre. : L’Etat dit que la prévention c’est son domaine, car il perçoit beaucoup d’argent de l’ONU pour les campagnes de prévention. Témoignage d’Ali Moussa extrait vidéo Youtube Présentation du livre Femmes du Monde à 19’11 http://www.youtube.com/watch?v=9R6ox1AQ2tw/
Je rends hommage à Ali Moussa aujourd'hui décédé pour son implication dans la lutte contre l'excision, et son aide précieuse lors de mon séjour. Traducteur attentif, guide reconnu de tous (et même des chaînes TV), érudit, il m'a beaucoup appris. Blessings...
Sous sa daibota, Hanima me demande en toute simplicité: Tu as excisé tes filles?
Nous avons visité le Fistula Hospital à Addis Abeba qui répare les femmes souffrant de fistules des suites de l'excision. J'ai été marquée par ces peintures affichées sur un mur, retraçant le calvaire d'une femme souffrant d'une fistule, qui est chassée de son village considérée comme impure.
Et pour apporter un peu de légèreté, photos de la chamelle qui a généreusement offert son lait en guise de cérémonie d'accueil. Pour ma part qui ne boit jamais de lait même stérilisé, ce fut une INITIATION!
ELLES SE SONT MISES EN MARCHE !
MARCHE JAN SATYAGRAHA (OCT. 2012)
Le Monde, 3 octobre 2012
Des dizaines de milliers d’Indiens parmi les plus pauvres du pays, dont des membres de tribus et des dalits (« intouchables »), ont entrepris, mercredi 3 octobre, une marche de 350 km vers New Delhi pour réclamer un droit à la terre et dénoncer la précarité de leurs conditions de vie, en marge du développement économique.
Cette « marche pour la justice » a été lancée depuis la ville de Gwalior, dans le centre du pays, et elle devrait s’achever à New Delhi dans vingt-six jours, a indiqué l’organisation à l’origine de cette initiative, Ekta Parishad, qui milite pour le droit à une justice sociale pour les Indiens sans terre.
La première marche de ce type, organisée en 2007, avait été suivie par 25 000 personnes, dont des paysans criblés de dettes réclamant le droit à un accès à la terre et aux moyens de subsistance pour produire de la nourriture.
Onze personnes étaient mortes sur la route.
Des milliers de femmes marchent sur Dehli avec les hommes Pour réclamer le droit à la terre, le droit à la Dignité
« Nous demandons que les terres agricoles soit utilisées exclusivement pour l’agriculture et nous voulons une politique de réformes agraires, qui n’existe pas actuellement », a déclaré M. Thillenkari.
« DIGNITÉ, SÉCURITÉ, IDENTITÉ »
« Lorsque les pauvres veulent des terres, le gouvernement central dit que c’est un problème qui relève du gouvernement local. Or le gouvernement central acquiert des terres pour un usage industriel ou pour mettre en place des zones économiques spéciales », a-t-il dénoncé.
Avant que ne s’élancent les marcheurs, composés de paysans, de membres de la tribu Adivasi et des dalits, le fondateur d’Ekta Parishad, P.V. Rajagopal, a rappelé à l’auditoire que cette initiative était une lutte « pour la dignité, la sécurité et l’identité ».
De nombreuses franges de la population se plaignent d’être mises à l’écart du développement de la troisième puissance économique d’Asie ou d’être sacrifiées sur l’autel du libéralisme. Environ 73 % de la population de 1,2 milliard d’habitants vivent grâce à l’agriculture.
De nombreux projets industriels d’envergure ont été repoussés ou purement abandonnés ces dernières années pour cause de différends avec les populations locales concernant l’acquisition foncière. Afin de combattre efficacement les inégalités dont sont victimes les populations paysannes dans leur ensemble, Ekta Parishad s’est doté en 2001 d’une branche féminine, Ekta Mahila Manch, qui forme les femmes rurales et indigènes, principales victimes des inégalités dans l’accès aux ressources naturelles, à revendiquer leurs droits. Lors de la marche en octobre 2012, elles représentaient 40 % des marcheurs.
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Nous porterons en nous ces sourires qui traduisent l’Amour, ces regards si
profonds et résignés qui nous travaillent jusque dans nos entrailles. Nul besoin
de mots pour ressentir ce que cet Autre, mon Frère, ma Soeur, veut exprimer…
Ouvrir son Coeur avec simplicité, se mettre en résonance, et la communion
s’opère.
Nos Coeurs se sont ouverts, nos yeux brillent de cette petite étincelle qui ne
peut qu’appartenir à la Grande Lumière : celle opérée par l’Amour. Je ressens
plus que jamais ce sentiment très fort d’appartenance à notre Humanité, cette
reliance qui m’unit à tous. C’est cela, être citoyen du monde, et ce séjour m’en
a rappelé la profondeur. En brisant les distances, en faisant l’effort de couper
avec nos repères, nous pouvons ressentir l’Unicité de notre Monde mais aussi
sa souffrance et sa richesse. Et si nous vibrons dans ce souffle, nous ne pouvons
davantage tolérer l’injustice que renvoie la présence de cet homme en haillons
qui marche pour réclamer la terre dont il a été spolié et qui lui permettait de
nourrir les siens ; celle encore de cette femme de 75 ans, qui fièrement met
un pas devant l’autre : elle a tout perdu, mais elle avance pour ses enfants, sa
communauté, son peuple ; celle de cette toute jeune femme qui avance son
enfant dans les bras et qui semble crier : “Pourquoi ?” Et puis, l’interrogation se
fait plus sourde, plus violente, lorsqu’un tout petit bébé, porté par les femmes
du village, ouvre les yeux : je pénètre dans son regard, dans son être : ne
semble-t-il pas dire : “Ma vie va être pénible et je ne comprends pas”? Je lui
réponds : “Notre humanité compte sur toi, ta mission est grande et tu auras le
courage de la porter. Tu devras changer le Monde. Et tu commenceras avec ta
maman, en lui disant que tu l’aimes, qu’elle est belle et qu’elle doit relever la
tête.” Car sa maman ne peut relever la tête pour me regarder. Elle est si triste…
La culpabilité fait alors un brin de chemin avec moi. Pourquoi ? Mais une femme
me prend la main et m’offre son coeur. Alors, vite, vite, je souris. Cette femme,
sans le savoir, me rend un grand service. Elle pose les choses avec sagesse. Nous
serons coupables, si nous n’agissons pas demain...
Chaque enfant est éduqué, chaque femme respectée, la Terre honorée.
La différence ne nous sépare plus mais nous enrichit, notre monde est
polychrome. Nous nous sentons tous reliés. Et notre planète dans une
profonde inspiration se relève. La Terre, notre Terre-Mère, aimante et généreuse,
nourrit chacun de ses enfants et en retour reçoit l’Amour. Un rêve ?
Ne rêvons plus, assemblons nos Énergies pour ce Travail, poursuivons
cette marche, elle nous conduit vers ce Nouveau Monde.
9 octobre 2012
Reportage et témoignages dans mon livre Femmes du Monde avec
Jill Carr-Harris, Canadienne (Inde) P.340
ELLES SE SONT MISES EN MARCHE REPORTAGE PHOTO SUR LA MARCHE JAN SATYAGRAHA (OCT. 2012) P.344
En territoire Maasaï avec Massaï Horizon octobre 2017
Simon, va pouvoir aller à l'école dès le mois de janvier... Pour cet enfant, élévé par Coco sa grand-mère, ses parents étant victimes du VIH ainsi qu'une petite soeur (tous pris en chrge par MH), ce sera l'espoir d'une vie meilleure demain... avec Massaï Horizon octobre 2017
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